Les fraudes se globalisent de plus en plus. Si cette tendance n’est pas nouvelle, elle prend aujourd’hui une toute nouvelle dimension. Tout d’abord, les fraudes sont favorisées par l’instabilité économique et géopolitique actuelle qui perturbe les marchés et exacerbe les tensions internationales. « Le lien entre l’instabilité géopolitique et les cyber risques est de plus en plus évident », soulignent les consultants de PWC dans leur enquête sur les priorités des dirigeants d’entreprises pour 2025.
Les entreprises et leurs écosystèmes : l’oubli des risques tiers
Ensuite, les entreprises s’intègrent de plus en plus dans des écosystèmes et à l’international, avec davantage de clients, de partenaires et de fournisseurs, sans pour autant être conscientes des risques. Le cabinet d’études Forrester estime « que seulement 8 % des entreprises affirment que la gestion des risques tiers fait partie de leurs priorités. »
Le numérique : terrain de jeu favori des fraudeurs
Enfin, le numérique accroît considérablement les risques d’usurpation d’identité, notamment avec l’émergence de l’intelligence artificielle. La fraude devient de plus en plus sophistiquée et fréquente, avec des attaques par deepfake désormais monnaie courante et une explosion des falsifications de documents numériques. Les méthodes de fraude traditionnelles, plus faciles à identifier comme le phishing, laissent progressivement place à des deepfakes et des identités artificielles hyperréalistes, rendant leur détection encore plus complexe. En d’autres termes, les fraudeurs deviennent de plus en plus créatifs, et la frontière entre le vrai et le faux, de plus en plus floue.
40 % des fraudes sont transfrontalières
La fraude ne connaît pas de frontières, et c’est bien là tout le problème. D’après la Banque centrale européenne (BCE) et l’Autorité bancaire européenne (ABE), 40 % des fraudes liées aux virements et aux prélèvements sont transfrontalières. En 2022, les fraudes dans l’UE (virements, prélèvements, paiements par carte, retraits d’espèces, transactions en monnaie électronique) ont coûté la bagatelle de 4,3 milliards d’euros. Et si rien ne change, ce montant pourrait presque doubler pour atteindre 7 milliards d’ici 2027. Parmi les arnaques les plus courantes, on retrouve l’escroquerie des faux ordres de virement (FOVI), où des cybercriminels usurpent une identité par email ou téléphone pour pousser une entreprise à effectuer un virement frauduleux.
Faire face à l’agilité des fraudeurs
Le dernier rapport du World Economic Forum met en garde : les fraudes sont désormais l’un des plus grands risques économiques. Avec l’expansion du crime organisé et des activités illégales, alimentées par des frontières de plus en plus poreuses et l’avènement du numérique, la fraude prend une ampleur inquiétante et devrait exploser dans les deux prochaines années. De son côté, l’OLAF (Office européen de lutte antifraude) indique que les fraudeurs ne connaissent pas de frontières et de juridictions. Ils peuvent facilement déplacer leurs activités d’un pays à l’autre, les dissimuler et les délocaliser, rendant leur détection presque impossible pour les autorités publiques.
Une détection très complexe
Les fraudes transfrontalières sont un véritable casse-tête. Contrairement aux fraudes locales, elles sont bien plus difficiles à repérer et à combattre, en grande partie à cause de la multiplication des intermédiaires. Cette complexité rend les méthodes opaques et les délais de réaction plus longs. Ajoutez à cela des réglementations variées selon les pays et des problèmes de coordination entre les acteurs, et vous obtenez un terreau idéal pour que ces fraudes prospèrent. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, les régimes fiscaux disparates, les paradis fiscaux et les États non coopératifs aggravent encore le phénomène.
Pour les entreprises victimes, récupérer l’argent perdu est quasiment mission impossible. C’est pourquoi se protéger en amont est crucial, et la technologie, un allié de taille. Un tiers des directeurs financiers français estiment que l’IA permettrait d’améliorer la détection des fraudes et de renforcer la sécurité des transactions financières selon le baromètre 2024 PWC-DFCG.
Surveillance proactive : détecter l’indétectable
Pour contrer ce fléau, il est indispensable d’investir dans des solutions comme AP Monitoring. En surveillant en temps réel les opérations inhabituelles ou atypiques, ces outils permettent de repérer l’inaperçu.
Les solutions doivent répondre à plusieurs besoins :
– L’aide à la définition des scénarios de fraude, de manière à cibler les cas possibles, en fonction des périmètres métiers, de la géographie, les modes d’intégration avec les clients/partenaires, des secteurs d’activité, des modes opératoires de fraude qui se sont déjà produites et des processus en place (organisation, sécurité du système d’information, degré de sensibilisation des utilisateurs…). Ces scénarios doivent être facilement personnalisables et adaptables.
– Le rapprochement d’une transaction avec les bases de clients et de fournisseurs. La Banque centrale européenne met d’ailleurs en exergue l’atout essentiel de l’authentification des clients (SCA : Strong Customer Authentification) dans la réduction des fraudes.
– La capacité à traiter des volumes importants de données et à documenter les schémas de fraude, afin de faciliter les investigations et la compréhension du cheminement des fraudeurs.
– Une hiérarchie des alertes, avec des seuils, pour distinguer celles qui sont potentiellement les plus coûteuses.
AP Monitoring regroupe toutes ces fonctionnalités et beaucoup d’autres, pour détecter, en temps réel, et réduire les tentatives de fraudes.